Archives de catégorie : Conférences

Art du jardin : entre permanence et innovation

Comme tout domaine de création, l’art du paysage et plus spécifiquement du jardin, se positionne aujourd’hui par rapport aux grands archétypes du passé, cherchant à s’en inspirer, à les réinventer ou à s’en distancier. Les modèles référents dits « à la française », « à l’italienne », « asiatique », « persan », etc. seront tout d’abord analysés au regard de l’époque et de la société dans lesquelles ils ont vu le jour. Dans un second temps, nous aborderons un panel de réalisations contemporaines qui revendiquent des degrés d’affranchissement divers quant à ces sources historiques. Entre l’esprit et la lettre.

© A. Schaffer

Jean-Raphaël Hébrard

Nous rendons ici hommage à l’architecte Jean-Raphaël Hébrard pour sa capacité à allier en Pays-Basque modernité architecturale et souci du lieu dans les années 1960-70. Notamment auteur du VVF de la Chambre d’Amour à Anglet, de l’aménagement de la baie de Chingoudy, d’un ensemble d’habitations sur le port de Socoa ou encore de la CPAM de Bayonne, le talent trop peu connu de ce maître d’œuvre décédé en août 2006 mérite d’être mis en lumière. Les influences qui l’ont marqué, les thématiques sur lesquelles il a travaillé, les différentes phases dont son œuvre a été ponctuée seront abordées.

© R. Raymond

La sécurisation résidentielle

L’enfermement résidentiel d’une communauté au sein de territoires et de villes privés est une réalité aux Etats-Unis, en Afrique du Sud ou encore au Brésil. Ce concept immobilier repose sur la recherche de l’entre soi, la sécurisation et le pouvoir politique (car certains de ces quartiers ont fait session avec leur municipalité). Après avoir analysé les fondements de ce phénomène, nous nous intéresserons à son actualité. Nous poursuivrons en abordant son « adaptabilité » au territoire français où il est plus le fait d’une volonté d’exclusion de certaines catégories de population que d’un regroupement communautaire (par affinités). Préoccupants, les dangers de cette ségrégation volontaire et de ce retrait de la société seront abordés au travers du prisme de l’architecture et de l’urbanisme.

© R. Janda

Panorama des grands noms du paysagisme contemporain

Cette conférence est l’occasion de revenir sur une profession encore souvent apparentée à l’embellissement de l’architecture. Nous aborderons les pionniers du paysagisme contemporain français qui ont oeuvré au moment de la reconstruction avant de présenter ceux qui font aujourd’hui l’actualité, confrontés à des enjeux sociétaux notamment écologiques. De grands noms tels que Gilles Clément, Alexandre Chemetoff, Michel Corajoud, Michel Desvigne ou encore Pascal Cribier attireront notre attention au travers de réalisations plus ou moins emblématiques, d’échelles et de natures différentes.

© E. Westerveld

Le concept du loft

Fortement connoté d’un style de vie « bourgeois bohème », le loft est un « produit » immobilier très prisé. Au-delà, il est intéressant d’étudier comment, des premiers ateliers d’artistes parisiens et new-yorkais jusqu’à la reconversion des vestiges de l’industrie contemporaine, le loft a d’abord été un phénomène marginal avant de devenir « à la mode ». Au-delà, ce qui nous intéresse, est de l’aborder sous l’angle sociologique et spatial afin de comprendre comment, d’un usage artisanal et industriel, un édifice peut endosser un usage domestique. Pour le comprendre, nous tâcherons de passer dans les coulisses de quelques réalisations.

© archi : P. Hernandez

Jean Prouvé, le ‘’tortilleur de tôle’’

Inventeur autodidacte, Jean Prouvé a consacré sa vie à transposer les techniques de l’industrie dans le champ du bâtiment pour en maîtriser la fabrication et en abaisser les coûts et délais de réalisation. Jugé « trop moderne » par certains de ses contemporains, il fut constamment en quête de nouveauté, mettant au point de formidables ouvrages en tôle d’acier pliée. Homme intègre, il travailla à la construction de logements et de meubles pour les plus modestes et collabora avec l’Abbé Pierre dont il partageait l’engagement… toujours tourné vers l’humain.

© R. Winchell

L’Art Nouveau

Premier mouvement d’avant-garde au tournant du XIXème et du XXème siècle, l’Art Nouveau a cherché à battre en brèche l’académisme et l’éclectisme. Il ambitionnait de réformer le cadre bâti en recourant à un nouveau vocabulaire, libre de toute référence au passé. Sans règle, dynamique et instinctif, il était basé sur une empathie avec la nature. Son exubérance s’est incarnée, à différents degrés, dans les réalisations d’Hector Guimard, Antonio Gaudi ou encore Louis Majorelle. Mais au-delà de son aspect ornemental, ce style a apporté un profond renouveau dans la manière de concevoir l’espace domestique -Victor Horta- ou encore d’envisager la production d’objets en série à destination du plus grand nombre -école de Nancy-.

© J. P. Dalbéra

La ville en haut de l’affiche

Le cinéma, l’architecture et l’urbanisme entretiennent de longue date des rapports privilégiés, ils s’alimentent l’un l’autre. Depuis les frères Lumière, réelle ou imaginaire, la ville est représentée diversement par les cinéastes contemporains. Tandis qu’ils la racontent, les architectes la fabriquent et s’inspirent même de certains films dans leur pratique. Nous essaierons de comprendre comment Woody Allen, Pedro Almodóvar, Amos Gitai, François Truffaut, Federico Fellini ou encore Youssef Chahine -pour ne citer qu’eux-, considèrent la ville comme un personnage plus que comme un décor et en montrent les différentes facettes.

© V. Gucwa

Peter Zumthor

Architecte suisse, Prix Pritzker 2009, Peter Zumthor développe une production volontairement limitée. « Maître architecte », intransigeant, déterminé il exerce à l’abri de l’exposition médiatique. À l’heure où le virtuel et la dématérialisation de l’architecture se développent, Zumthor renoue avec le concret et la mise en oeuvre précise et sensuelle des matériaux. À l’image des célèbres Thermes de Vals, son architecture est puissante, rigoureuse, intemporelle et pourtant toujours attentive au lieu.

© Fcamusd

La Nouvelle Aquitaine : locale et-ou globale ?

Si des courants majeurs ont pu émerger et s’illustrer dans des grandes villes du monde durant les XXème et XXIème siècles, on peut se demander s’ils ont pu percer en France, en région, sur des communes plus modestes voire reculées et de quelle manière. Le Bauhaus et l’Esprit Nouveau de Le Corbusier, la théorie du chaos de Koolhaas, l’architecture éco high-tech de Renzo Piano… ont-ils trouvé des adeptes, des terrains d’application en Nouvelle Aquitaine ? Où cette dernière s’est-elle montrée réfractaire à la diffusion de ces concepts ? Inversement, a-t-elle permis l’épanouissement de styles, de démarches spécifiques ? En un mot, notre région est-elle unique ou exemplaire de ce qui s’est fait ailleurs en matière d’aménagement ?

© D. Avisse