Archives de catégorie : A la une

Formation à la culture architecturale des personnels permanents du Réseau des Maisons de l’Architecture et du Conseil National de l’Ordre des Architectes

Dans le cadre des sessions de formation continue organisées en partenariat entre l’ensapBx et le service de la Formation tout au long de la vie du Collège des Sciences de l’Homme de l’Université de Bordeaux, Caroline Mazel est intervenue auprès d’une dizaine de stagiaire afin de construire les bases d’une culture architecturale qu’ils sont susceptible de convoquer au quotidien dans leur pratique. Intervention en salle, visite de terrain et musée ont ponctué ces deux journées. 

Journée de formation pour les membres AMO autour de l’école bordelaise

Les membres de l’association AMO Nouvelle Aquitaine (Architecture et Maîtrise d’Ouvrage) étaient réunis le 10 septembre dernier à Talence autour d’une intervention de Caroline Mazel sur l’école bordelaise d’architecture entendue comme l’agence Salier-Courtois-Lajus-Sadirac. La visite du Hameau de Noailles à Talence, en présence de Pierre Lajus, a été l’occasion d’incarner sur le terrain les caractéristiques de l’expression architecturale de cette agence. Fanny Gerbeaud, ingénieure de recherche au laboratoire PAVE a pu rendre compte des résultats du programme de recherche Redivivus sur l’adaptabilité du patrimoine du XXe siècle aux nouvelles préoccupations en matière de durabilité.

photo : AMO Nouvelle Aquitaine

ETUDE RÉGIONALE SUR DES BÂTIMENTS À L’ARCHITECTURE CONTEMPORAINE REMARQUABLE

Soutenu dans le cadre du dernier appel à projets 2020 lancé par le Forum urbain, cette étude s’intéresse aux qualités architecturales d’ouvrages situés en Nouvelle-Aquitaine, en vue de les présenter à la labellisation « Architecture Contemporaine Remarquable » du Ministère de la culture. Porté par Caroline Mazel, architecte, Maître de conférences à l’ensapBx et chercheur au laboratoire PAVE, le projet porte une attention toute particulière à la valorisation des travaux auprès du grand public.

Plus de détail sur le projet lauréat ici.

© Hameau de Noailles, archis : Salier, Courtois, Lajus, Sadirac ; photo : L. Caradec

Réaction à l’annonce de la destruction de la poste de Villenave d’Ornon…

… dans les pages du journal Sud-Ouest :

…. et ici, le texte dans son intégralité :

Je me permets de réagir à l’article publié dans vos pages le 25 septembre dernier  sous le titre « Ouverture d’un bureau de poste ‘’nouvelle génération’’ » à Villenave d’Ornon où vous faites état de la destruction de la poste du Pont de la Maye programmée au premier trimestre 2021.

La ZAC de la route de Toulouse s’inscrit dans le projet métropolitain qui vise à intensifier les qualités de vie de notre territoire en introduisant de nouvelles aménités dans la sphère de l’habitat : déplacements, services, équipements et espaces publics. Un projet bienvenu pour un axe aménagé jusqu’alors au gré des opportunités, pour et par l’automobile, sans vision d’ensemble tel un espace ‘’vide poche’’ dépourvu d’harmonie. L’urbanisme et l’architecture en cours de réalisation permettent d’espérer mieux et les bâtiments déjà livrés, par leur force et leur sobriété attestent d’un souci de mise en cohérence. On sent se profiler justesse et retenue, qualités étrangères à d’autres nouveaux quartiers de l’agglomération.

Pour autant, on peut regretter que quelques traces du passé moderne villenavais n’aient pas été mieux considérées.

La poste de la place Aristide Briand, petit volume bas, soigneusement dessiné, composé de panneaux de béton de galets, de claustras géométriques, couronné d’un acrotère rainuré est un témoignage de l’architecture brutaliste des 30 Glorieuses. Elle illustre une volonté de modernisation de ce qui était alors une administration d’état relevant des PTT : par la création de nouveaux bureaux, centres de tri et autres bâtiments administratifs, elle renouvelait son parc immobilier, se rapprochant des usagers. L’expression architecturale convoquée, issue du Mouvement moderne, incarnait une époque… encore mal connue et peu appréciée aujourd’hui. Le bâtiment sera détruit d’ici quelques mois. Ce même sort a été jeté il y a peu au bureau de poste de Taussat sur le Bassin d’Arcachon dont l’intérêt architectural était équivalent.

L’architecture moderne serait-elle encore trop récente pour que nos regards la considèrent ? Historiquement, il est vrai que l’on reconnaît ce qui nous est le plus éloigné et pour qu’un bien est valeur de patrimoine, il faut souvent que l’oubli commence à faire son travail. Or, le XXe siècle est pour la plupart d’entre nous encore notre quotidien.

Pourtant, depuis les années 1980, du patrimoine qui nous était bien antérieur, on s’est mis à considérer le patrimoine plus récent, qui nous est contemporain. S’il peut être protégé au titre des Monuments Historiques, il peut aussi être labelisé au titre de l’Architecture Contemporaine Remarquable par le Ministère de la Culture et de la Communication dans le but de reconnaître des réalisations de moins de 100 ans. Identifier, reconnaître, protéger la production ordinaire, courante mais pour autant qualitative, voilà un enjeu important pour sensibiliser nos concitoyens à la qualité de notre cadre de vie.

Villenave d’Ornon possède quelques réalisations qui pourraient -ou auraient pu- prétendre à ce label : outre le bureau de poste, le central téléphonique (services techniques de l’entreprise de télécommunications Orange) qui lui est proche, l’église Saint-Delphin et le théâtre Georges Méliès.

Identité et mémoire étant liées, ces bâtiments étaient susceptibles d’être intégrés et mis en lumière dans le cadre d’un tel projet de renouvellement et de création de centralité. Un autre choix a été fait pour deux d’entre eux puisqu’outre la démolition de la poste, le central téléphonique a été « embelli » afin de gommer son « aspect de bunker » selon les termes retranscrits dans l’article de Sud-Ouest du 17 09 2019. Cette dernière option a le mérite d’offrir la réversibilité aux générations futures qui jugeront de l’intérêt de rétablir l’intégrité architecturale de ce petit édifice désormais recouvert d’une fresque multicolore.

Pour comprendre et adhérer à un processus de patrimonialisation, il importe de ne pas se contenter de regarder mais d’être en faculté de voir. L’éducation et la sensibilisation à l’architecture en restent un maillon essentiel qui concerne autant le grand public que les acteurs de l’aménagement, porteurs d’une connaissance technique et juridique… plus que culturelle.

 

Caroline MAZEL
Architecte / www.carolinemazel.com

 

 

Contribution de C. Mazel au Libre Blanc du Conseil National de l’Ordre des Architectes

Conçu comme un laboratoire d’idées collaboratif, ce livre blanc est destiné à développer une réflexion prospective sur les sujets qui relèvent de notre environnement architectural, culturel, social et économique. Initié par le Conseil national de l’Ordre, il est co-construit avec de nombreux partenaires, acteurs et experts de l’architecture et du cadre de vie.

Lire la contribution de C. Mazel : « Diffuser la culture architecturale : la médiation comme levier de qualité de notre cadre bâti ».