Archives de catégorie : Conférences

Carlo Scarpa

Figure tutélaire de l’architecture du XXème siècle, l’architecte vénitien Carlo Scarpa fait partie de la petite famille de ceux que l’on nomme les « grands maîtres ». Influencé par Frank Lloyd Wright, il inspire toujours architectes et designers pour son attachement au dessin (« dessiner, c’est comprendre »), au geste artisanal et aux traditions locales. Alors que beaucoup de villes sont confrontées à la rénovation urbaine, sa capacité à composer avec l’histoire, à faire dialoguer de manière sensible ses créations avec les strates du passé est exemplaire. Dans les années 50, en inventant une relation inédite avec le déjà-là, notamment sur des sites patrimonialement sensibles, il a su se distancier de l’esthétique fonctionnaliste et de la technologie machiniste du Mouvement moderne. Sans pour autant renier cette modernité mais en l’ouvrant à de nouvelles perspectives, il a montré que l’architecture peut être « le plus grand des poèmes ».

© J.P. Dalbéra / archi : C. Scarpa

Andréa Palladio

Architecte italien du XVIème siècle, Andréa Palladio a donné son nom à une tendance, le palladianisme. Maçon de formation, Palladio maîtrise l’art de bâtir et défend une pensée rationnelle. Opposé au baroque, il fait l’apologie de la blancheur, de la pureté, des proportions et de l’harmonie et admire les grands modèles de l’antiquité gréco-romaine. Fin connaisseur des théories de Vitruve, il appartient à cette même famille d’architectes humanistes qui font de l’homme la mesure de toute chose. Auteur de différents édifices, il est notamment reconnu pour ses villas, lieux de villégiatures et d’exploitation agricole où il fait dialoguer architecture et paysage de façon incomparable. Les principes qui régissent ces demeures palladiennes -composition claire, contrastes simples, symétrie, centralité- seront repris avec gourmandise tout au long du XIXème siècle eu Europe, notamment dans les châteaux viticoles bordelais.

© A. Mia Battaglia / archi : Palladio

L’architecture contemporaine : un nouveau patrimoine ?

Thème des journées du patrimoine 2015

Les réalisations des ‘’archistars’’ sont aujourd’hui convoquées comme outil de construction de l’attractivité d’une ville. Dans cette perspective, le grand projet urbain et le monument sont un support privilégié d’expression architecturale. Chaque ville veut avoir son musée, sa tour, son auditorium… estampillés d’une signature internationale. Mais à partir de quel moment et pour quelles raisons, un édifice du XXème et XXIème siècle est-il considéré comme patrimoine ? Toute architecture, tout programme, toute époque, d’auteur ou anonyme, peuvent-ils faire patrimoine ? Qui en décide et quelles en sont les conséquences ? Au final, le patrimoine se fabriquerait-il ? Et lorsqu’un ouvrage ou un site sont élevés au rang de patrimoine, comment les préserve-t-on ? En les entretenant au plus proche de leur état initial ou en les faisant évoluer ? Et jusqu’à quel point ? Cas d’études à l’appui, nous tâcherons de répondre à ces différentes interrogations qui préoccupent aujourd’hui tout territoire.

© F. Barré

Lorsque la lumière fait l’architecture

La lumière est la raison d’être de l’architecture, elle en constitue le premier matériau. Sans elle, le mur, l’espace, l’ombre n’existent pas. Depuis des siècles, les architectes la manipulent, des temples dédiés au Dieu Soleil en passant par les flammes du Gothique jusqu’aux expériences technologiques récentes. Au-delà de la « lumière éclairage » qu’a amenée la révolution industrielle, il est question de la « lumière émotion ». Où, en la qualifiant, en en combinant les qualités (directe, réfléchie, zénithale, chaude, claire, solide…), en l’abordant de manière artistique plus que technique ou quantitative, les plus beaux espaces de l’histoire de l’architecture ont vu le jour. Aujourd’hui, si l’éclairage artificiel est maîtrisé dans ses dispositifs les plus sophistiqués, la lumière naturelle, solaire, du « Bon Dieu » -Le Corbusier-, tend à être oubliée dans l’architecture. Il semblerait que ce soit pourtant « la seule (…) qui fasse l’architecture être architecture » -Louis Kahn-. Nous retiendrons une sélection d’édifices où la lumière est mise en œuvre de manière sensible et poétique pour tour à tour permettre la fascination, le recueillement et la sérénité des hommes.

© Payton Chung / L. Kahn

Les lieux de musique symphonique et philharmonique : lorsque l’architecture cherche la note juste

Auditorium, philharmonie, cité de la musique, … Qu’est-ce aujourd’hui qu’un lieu de musique ? Pourquoi et comment le construit-on ? Quels liens compositeurs, ingénieurs, architectes et politiques doivent-ils tisser pour marier création architecturale, qualité technique et modelage du tissu urbain ? Nous répondrons à ces questions en étudiant notamment les Philharmonies de Berlin, Copenhague, Hambourg, celle de Paris qui a suscité une vive polémique mais aussi les cités de la musique de Rio ou Porto et des opérations plus expérimentales comme le Pavillon de l’exposition internationale de Bruxelles de Iannis Xénakis ou les structures accordables de Renzo Piano pour le compositeur Luigi Nono.

© Forgemind ArchiMedia

Jean Nouvel

D’origine lot-et-garonnaise, Pritzker Price 2008, Jean Nouvel a débuté sa carrière avec une architecture de pamphlet. Désormais « archi-star », il essaime ses projets de par le monde. L’architecte se revendique « sans recette », « sans style » à priori et dit souhaiter répondre aux contextes plus qu’à sa propre patte. Ses filiations, notamment liées à l’architecte Claude Parent, les différentes périodes de sa carrière, ses prises de position et concepts forces seront ici présentés et analysés.

© J. Bodin

Glenn Murcutt

L’architecte australien Glenn Murcutt, Prix Pritzker 2002, est reconnu pour son architecture inspirée de la modernité mais pour autant ancrée dans le territoire, soucieuse des sites et des hommes. Refusant le ‘’marketing vert’’, il défend une architecture écologique pragmatique, basée sur le bon sens et l’économie. Respectueux des aborigènes, de l’histoire de son pays et de son climat, il constitue une figure discrète mais reconnue de la scène internationale. Loin du star système, il produit peu mais se réclame d’un précepte fort : « faire extraordinairement bien des choses extrêmement ordinaires ».

© B. Petersen

L’habitat intermédiaire : entre individuel et collectif

Même si nous sommes désormais sensibilisés à une approche plus durable de notre territoire, l’habitat individuel continue d’être développé de manière galopante. L’un des enjeux de la ville durable du XXIème siècle se résume en une phrase : concilier notre engouement pour la maison tout en économisant les ressources foncières. Forme architecturale et urbaine encore mal connue, l’habitat intermédiaire est une solution hybride qui allie les avantages de l’individuel à ceux du collectif. Pour en cerner les indéniables qualités, nous nous pencherons sur son origine historique et sur les dernières expériences menées dans ce domaine en France et à l’étranger.

© Hervé Abbadie / archi : Caradec & Risterucci

Le design scandinave

Reflet d’une culture commune à 5 pays (Danemark, Suède, Norvège, Finlande et Islande), le design scandinave bénéficie d’une solide réputation. En entretenant une relation privilégiée avec l’environnement, le Nord de l’Europe s’est inlassablement inspiré de la nature. À l’inverse des intérieurs du Mouvement Moderne jugés froids et figés, les créations scandinaves sont chaleureuses et esthétiquement accessibles. Composées de matériaux et de couleurs naturels, de formes pures et minimales, elles se reconnaissent par leurs lignes organiques, allusions à la faune et à la flore locale. Cette conférence permettra de comprendre le pragmatisme du design scandinave, autant soucieux d’utilité, de fonctionnalité que d’élégance. Elle mettra en lumière son éthique humaniste et démocratique animée par un idéal social : améliorer la qualité de vie de chacun.

© D. Bates / archi : A. Jacobsen

L’Art Déco : l’art du juste milieu

Alliance de classicisme, de modernisme et de régionalisme, l’Art Déco a souvent été qualifié d’art tempéré par opposition au radicalisme du Mouvement Moderne. Art du juste milieu, de l’entre-deux, né sur les cendres de l’Art Nouveau, il prépare le terrain à l’épanouissement du Mouvement moderne. Autour de matériaux précieux et de la grande tradition de l’artisan d’art, il s’est épanoui en Europe mais aussi aux États-Unis. Débordant de vitalité et de ludisme, aux antipodes de la rigueur et des formes parfois austères du modernisme qui refoulait l’ornement, il s’est illustré jusqu’en région comme à Royan. Les architectures présentées durant cette conférence seront mises en relation avec d’autres domaines de création comme le cinéma, la peinture, la sculpture, la mode et globalement les arts décoratifs, très créatifs à cette époque.

© Cheetah-flicks / archi : M. Polak